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Le cauchemar d'une croisière sur le Nil - 2003
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Edfou

12/11/2003: 2ème jour de navigation

Nous quittons Esna de nuit pour accoster au milieu de la nuit à Edfou.

A 9h00, visite du temple d'Horus, très bien conservé car ensablé.

Nous sortons du bateau, Ali arrête une calèche (pas évident car il n'est pas le seul), nous prévient de verser un bakchich au caléchier, mais au retour, sinon tintin pour rentrer et … 3'53'' plus tard (autant te dire qu'on aurait très bien pu le faire à pied...), nous sommes sur place. Enfin presque. Parce qu'il nous faut traverser le souk local où les vendeurs en tous genres nous harcèlent pour acheter les t-shirts, galabias et autres égyptiennetés.

Mais nous sommes pressés car le bateau part à 10h00 et nous nous frayons un chemin vite fait bien fait, merci Ali.

Comme lors de chaque visite, Ali nous entraîne à l'écart de la foule pour nous faire un bref résumé de l'histoire du temple et de sa découverte.

Puis la visite, commentée par Ali commence, au milieu de 3856 personnes. C'est la tour de Babel ! Nous croisons des groupes anglais, allemands, français, japonais, italiens, espagnols, russes et tout ce beau monde s'agglutine, se bouscule, s'apostrophe (une femme interpellant son mari me hurle dans l'oreille), je manque me casser la figure, je me mets à mon tour à pousser, à jouer des coudes, plus rien à cirer du respect d'autrui et je ne cherche même plus à m'excuser par des vagues "sorry" ; "pardon", etc., JE PASSE ! Rhââââh !!

Nous ressortons épuisés et à bout de nerfs du temple.

Re-passage par le souk alors que les premiers convois de Louxor arrivent et vont grossir la foule déjà sur place. Et pour eux ce sera encore plus rapide, car ils poursuivent sur Assouan ! Que de bonheur en perspective !

A la sortie du souk, il ne reste plus qu'à retrouver la calèche, ô lectrice et -teur ! Mais tu penses bien que le caléchier ne nous a pas attendu et qu'il a fait d'autres courses pendant notre visite.

Ali le retrouve enfin, nous grimpons, 4'17'' (y'avait du trafic), 10 L.E (Livres Egyptiennes) et une engueulade entre Ali et le caléchier plus tard, nous remontons à bord du Solaris.

C'est là que j'ai réalisé dans quelle arnaque j'avais bien voulu plonger. Je compte les bateaux sur place et j'en dénombre en tous cas 30. Il s'arrêtent tous ici, étape incontournable (c'est vrai que le temple est magnifique), mais pourquoi nous faire visiter à tous ce temple en même temps ? Pourquoi nous faire courir alors qu'ensuite il nous faut attendre plus d'une heure à bord du bateau que nous puissions partir ? Car le Solaris est coincé entre d'autres bateaux, bien sûr !

Seul(e) tu ne seras jamais:

Quelle que soit la formule retenue, (en groupe ou en individuel), tu subiras les contraintes et horaires du bateau, enfin, DES bateaux, car personne n'a pensé 1 seule seconde à fluidifier, organiser, aménager des horaires de navigation spécifiques : Nan tu penses ! Rien à cirer du touriste tu penses ! On remplit le bateau de touristes, on remplit le Nil de bateaux et hop ! Naviguez ! Après tout z'avez payé m'sieurs dames !

La croisière sur le Nil devient à ce moment-là la caricature, l'essence même du tourisme de masse, dans tout ce que cette expression a de péjoratif: tout le monde en même temps et au même endroit. Pourvu se remplir les poches au maximum ! Individuel ou en groupe ? Dans la même galère !

Toutes les agences de voyage, les tour opérateurs te vendent les croisières sur le Nil avec des termes flatteurs, du genre "les Dieux de l'Egypte", "Les trésors retrouvés des Pharaons", "Gloires des Dynasties", etc… ou encore en te vantant les mystères et les charmes de l'Egypte, le rythme enchanteur d'une croisière sur le Nil, gnahnagnah !

N’EN CROIS PAS UN SEUL MOT !

C'est, à nos yeux, de l'arnaque pure et simple et de la publicité mensongère !

Tu es vaguement considéré comme le résultat du croisement entre un distributeur de billets et un pigeon qui a bien voulu croire ce qu'on lui a dit dès le début du processus (tu sais la petite phrase "Et si on partait faire une croisière sur le Nil ?"). Et tout le monde participe à ce bluff ! Toi y compris !

C'est à ce moment-là que j'ai envisagé un rapatriement d'urgence. Nanan, je rigole pas, je suis sérieux ! Mais la croisière n'est pas finie ! Elle continue de plus belle !

On démarre dans une cacophonie de klaxons et de nuages diesel vers Kom Ombo où nous attend LE must de la croisière sur Nil, la visite du temple consacré à Horus et à Sobek.

 

 
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